NOTRE FLOTTELes avions de ligne qui sortent des chaînes d'assemblage de nos jours, ça coûte bien cher, donc nous on en achète des vieux pour une bouchée de pain. D'accord, les nouveaux ils consomment moins, mais ça on s'en fout, c'est quand-même le client qui paie le fuel.
Le truc qui est plus gênant, c'est que les vieux avions demandent plus d'entretien que les nouveaux. Donc on s'est réunis au resto grec en face des villas à Saint-Barth' et on a super bien mangé. On a même trouvé une solution imparable: on entretient plus les avions. Si vraiment il y a un morceau de l'avion qui tombe par terre on le fera recoller au prochain entretien, à supposer qu'on en fasse un bientôt.
Ce qui consomme le plus de temps dans la maintenance en fait, ce sont les papiers. Là aussi on a eu une idée d'enfer en faisant des Trouble Report et des Aircraft Logs déjà remplis, on a même déposé un brevet et ouvert une imprimerie privée, d'ailleurs nos résultats à l'exportation de ces produits sont en constante progression. Sur chaque page, imprimé dans la colonne de droite, on peut lire soit "Cleaned connectors, ground check OK", soit "Swapped instruments with other aircraft, please report further", soit "Circuit breakers reseted, working normally", soit "No action required", ou encore "Bad contact fixed", pour n'en citer que quelque-uns. Le tout accompagné de cachets "JAR-145" qui donnent vraiment l'illusion que ce sont des vrais. Transvestair est la seule compagnie dont les avions sont releasés par la maintenance avant même que la panne arrive. Gain de temps, gain d'argent !
Vous vous dites peut-être "oui mais tout de même, c'est jouer avec la vie de l'équipage et des passagers", mais en fait nous on en a rien à caler. Pour ce qu'on paie comme assurances tous les mois, ils peuvent bien assumer pour nous. Et puis des DC10, des 727 ou des 707, il y en a encore des centaines. Un de plus ou de moins, qu'est-ce que ça ferait ?
Nos avions sont immatriculés au Groenland, bref en Europe, mais si le client veut une autre immatriculation, on veut bien coller celle de son choix sur l'avion, c'est super-facile à faire. Ca ne coûtera qu'un petit supplément de 10.000 USD, pour les frais d'impression, de colle, et de placement d'une quatrième piscine dans le jardin de la villa de Melle Adrienne à Saint-Barth' (ben oui, les trois autres sont trop petites pour faire du catamaran). Attention toutesfois, nous proposons une ristourne sur les immatriculations luxembourgeoises, lichtenchteinoises et suisses, du fait qu'on a encore un petit stock d'auto-collants dont on a pas réussi à se servir il y a trois mois et dont on aimerait bien se débarrasser. Contactez-nous pour en savoir plus à ce sujet.
Pour que vous puissiez vous faire une idée de l'intérieur de l'avion, on vous a mis des photos:
Bon c'est vrai que la cabine est un peu cradingue, mais on y peut rien, ce sont nos derniers passagers qui se sont énervés dessus parce qu'il n'y a pas de vidéo, pas de musique, pas assez de toilettes en état de marche, pas de coussins, pas d'oreillers, pas de lumière pour essayer de deviner ce qu'on leur file à manger, pas d'air conditionné, pas assez de compartiments à baggages, et que trois sièges sur quatre sont cassés.
Au prix où sont les nouvelles cabines, c'est sûr qu'on est pas prêt d'en changer, tant pis pour eux. Ils ont cru faire les malins, eh ben rira bien qui rira le dernier !
C'est dingue, ça. Pourtant il y en a plein qui sont super-contents de voler avec nous. D'ailleurs comme le disait très justement un sympathique paysan qu'on ressuscite régulièrement sur nos lignes: "Rassurez-vous, Aeroflot est quand-même pire que vous !".Pourtant on fait de gros efforts en matière d'inflight entertainment, on a même innové et pris une sérieuse longueur d'avance sur la concurrence. Jugez plutôt: sur le DC10 on a une soute cargo qui est accessible en vol depuis la cabine et qu'on ne peut pas utiliser pour entreposer du frêt ou des baggages parce qu'elle n'est pas équipée d'un double système de détection-protection incendie. Bref, on ne s'en sert qu'exceptionnellement, comme la fois où on avait 350 militaires à bord et qu'il fallait bien qu'on dépose leurs armes et leurs munitions quelque part. Donc en temps normal, que fait-on de tout cet espace ? Une soute de passe ! On a disposé des matelas, des petites lampes, des miroirs, un mini-bar (payant), un distributeur de capotes de toutes les couleurs, et des cendriers dans la soute et ça a vraiment de la gueule ! Et si le passager voyage seul, on est sûrs qu'il peut arranger le coup avec notre personnel de cabine. De toute façon, avec ce qu'on les paie, elles seraient vraiment connes de pas accepter un petit extra.
Bon, c'est pas vraiment légal mais ça, on vous l'a dit, on s'en fout.
Et comme on ne fait pas de petits bénéfices, on a aussi planqué des caméras dans la soute et on vend les cassettes très très cher. A part les gars qui veulent pas que leur femme en recoive une copie par la poste, si vous saviez le nombre de stars du porno qui ont débuté dans nos avions !
Finalement, TransvestAir, c'est une grande famille...
